17.5.09

Leica M6 ou...



L'attente... C'est quand même pas si désagréable. Les peloches sont terminées depuis mercredi, déposées chez Neg+ jeudi et rétirées en partie aujourd'hui. Le M6 a eu chaud. J'ai failli le revendre. L'objet est fabuleux, faire des photos avec un engin pareil, c'est quand même le pied.
La mise au point manuel est un pli à prendre, surtout avec les enfants, mais on s'en sort. Le M6 a une cellule, très précise par rapport à son aspect faussement rudimentaire, ce qui facilite grandement les choses pour la génération de fainéants dont je fais parti qui a toujours un son mode A ou S/Tv sur son boitier!
Alors où est le problème? Ben c'est assez simple, on s'habitue au numérique... Voilà, c'est tout. Se dire que l'on verra le résultat de sa séance que cinq jours après c'est un peu gnan-gnan...
Mais dans ce cas, le saut numérique s'apparentant financièrement pour moi à l'ascension de l'Everest en pleine moisson, on va essayer de passer outre. Le prix d'un M8.2 est actuellement de 4990€ boitier nu. On peut espérer que sa côte en occasion sera dans deux ans aux environs de 3000€. Il ne faut donc pas que mon budget pellicule dépasse 1990€, voire 1300€ si on prend en compte la revente du M6 à ce moment-là. Si on compte 20€ par film avec film/développement/scan, j'arrive à 65 films en deux ans. J'ai de la marge...
Je l'ai depuis septembre, il ne faut pas rêver, on ne devient pas Robert Frank juste avec un Leica, et puis les premiers films m'avaient un peu déçu, je ne l'avais essayé qu'en N&B, et finalement, je ne vois pas grand chose en nuances de gris... alors je le nourri en couleur maintenant, histoire de vraiment comparer avec mon 20D.
Ce n'est pas la comparaison numérique/argentique qui m'intéresse, mais bien l'instrument en lui-même et l'écriture qui en résulte.
La compacité, le silence du déclencheur, le confort de visée, le travail en vitesse lente sont des qualités sans cesse mises en avant... alors??
C'est vrai. J'observe ce film diapo, qui a largement dépassé la limite de consommation et c'est bluffant. Ces photos, je les ai prises dans la solitude d'une chambre d'hôtel à Toulouse. Je n'aime pas ces déplacements, l'anonymat de ces hôtels, la lumière jaune, les draps trop raides, trop serrés...
Temps de pose très long, juste le craquement du rideau... Dans trois jours, je vais retrouver un autre hôtel, à Strasbourg. Le silence, que l'on brise en regardant les conneries du câble...