11.5.08

Beauf

C'est le genre de chose que l'on essaie de cacher. On le dissimule sous des milliers de pages de littérature et d'essai, des centaines d'heures de réflexion sur des sujets que l'on veut croire important. Et puis voilà, un jour on est obligé d'avouer que oui, on était au parc des Princes pour assister à un match de 1ère division. Pas n'importe quel match, d'accord, mais tout de même. Alors pourquoi le foot? On peut remonter à l'été 86, un déjeuner dans la maison de mes grand-parents à Chalette sur Loing dans le Loiret, sur une vielle télé, un France-Brésil interminable qui nous fit oublier une pizza dans le four. Encore plus loin, 1984 (?), dans le vieux stade Yves du Manoir, aujourd'hui réduit à une minable tribune, alors qu'il était le stade de l'équipe de France et des finales de Coupe de France. Là, c'était un Racing Club de Paris contre Nice en match de barrage pour l'accession en D1. Le match avait été interrompu par un orage mémorable. Mais c'était la première fois de ma vie que j'allais au stade. J'avais 10 ans, j'étais avec mon père. Bref... Il y a d'autres flashs, un France-Allemagne en 82 chez une arrière grand tante à Issoudun où nous n'avions pas eu le droit à la télé, nous nous étions rabattu sur une radio et son écouteur.
Plus loin encore, le match d'ouverture de la Coupe du Monde 78, dans une lointaine Buenos Aires, sur la télé noir et blanc avec pied incorporé très tendance années 70... Et puis les finales de la Coupe de France 82 et 83, victoire du PSG, embrassade de la pelouse pour Borelli, sombrero de Touré...
Et puis c'est surtout en 91 que tout commence, Tribune Auteuil, un PSG-Nîmes sans intérêt, doublé de Amara Simba (deux retournés... respect) et puis on peu dire que c'était parti jusqu'en 98, une demie-finale de Coupe du Monde entre la France et la Croatie... 800F (120€!!) la place, tirée au sort, une tribune entière d'invités, le dégoût pour le fric, le superficiel, l'impression d'être des pigeons...
Il y a eu des rémissions, en novembre 2001 et avril 2001, des PSG-Nantes, bornes d'une passade sans intérêt.
Et puis voilà, hier, retour au Parc. Rien n'a changé. Les tenues changent, les joueurs passent, mais tout reste tellement, pareil... Les odeurs de hot-dog, les frustrations, la colère, la libération du but, les chants de joie et puis les trois coups de sifflets finaux... La vie, rien de plus. J'attends avec impatience d'y emmener mon petit garçon, peut être de le convaincre aussi.

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